Notice
Traité de santé publique (3° Éd.)
Coll. Traités
Coordonnateurs : BOURDILLON François, BRÜCKER Gilles, TABUTEAU Didier
Langue : FrançaisComplément d’information :
Thème de Traité de santé publique :
Date de parution : 09-2016
Ouvrage 744 p. · 22.3x28.3 cm · Relié ·
ISBN : 9782257206794
Ouvrage 744 p. · 22.3x28.3 cm · Relié ·
ISBN : 9782257206794
Traité de référence, sans équivalent en
langue française, cette troisième édition du
Traité de santé publique couvre l’ensemble des
problématiques relatives à la santé des populations.
À l’heure où la nouvelle loi de modernisation de notre système de santé instaure une Agence nationale de santé publique (Santé publique France), assurant les missions de veille sanitaire, de prévention des maladies et de promotion de la santé, de gestion des crises sanitaires, cette nouvelle édition du traité ouvre le champ de la santé publique, entendu comme « un ensemble de savoirs, de savoir-faire, de pratiques et de règles juridiques qui visent à connaître, à expliquer, à préserver, à protéger et à promouvoir l’état de santé des personnes », à tous ceux qui, du citoyen au professionnel de santé, du patient aux décideurs des politiques de santé, cherchent à partager la réflexion, jamais close, sur les choix de santé et de société qui sont devant nous, à travers cinq grandes parties :
• Les fondements de la santé publique : déterminants de santé, notion de risque, sécurité sanitaire, éducation pour la santé, droits des personnes malades, bioéthique…
• L’organisation du système de santé : assurances maladies, régulation des dépenses, prévention, associations d’usagers…
• La politique de santé en France : stratégie nationale de santé, politique du médicament, lutte contre les addictions…
• Les enjeux contemporains des politiques de santé : risques liés à l’environnement, lobbying, bioterrorisme, maladies chroniques…
• Les enjeux internationaux : maladies infectieuses émergentes, accès des pays pauvres aux médicaments essentiels…
À l’heure où la nouvelle loi de modernisation de notre système de santé instaure une Agence nationale de santé publique (Santé publique France), assurant les missions de veille sanitaire, de prévention des maladies et de promotion de la santé, de gestion des crises sanitaires, cette nouvelle édition du traité ouvre le champ de la santé publique, entendu comme « un ensemble de savoirs, de savoir-faire, de pratiques et de règles juridiques qui visent à connaître, à expliquer, à préserver, à protéger et à promouvoir l’état de santé des personnes », à tous ceux qui, du citoyen au professionnel de santé, du patient aux décideurs des politiques de santé, cherchent à partager la réflexion, jamais close, sur les choix de santé et de société qui sont devant nous, à travers cinq grandes parties :
• Les fondements de la santé publique : déterminants de santé, notion de risque, sécurité sanitaire, éducation pour la santé, droits des personnes malades, bioéthique…
• L’organisation du système de santé : assurances maladies, régulation des dépenses, prévention, associations d’usagers…
• La politique de santé en France : stratégie nationale de santé, politique du médicament, lutte contre les addictions…
• Les enjeux contemporains des politiques de santé : risques liés à l’environnement, lobbying, bioterrorisme, maladies chroniques…
• Les enjeux internationaux : maladies infectieuses émergentes, accès des pays pauvres aux médicaments essentiels…
Préface, par J. Ménard
Avant-propos, par F. Bourdillon, G. Brücker et D. Tabuteau
Fondements
Chapitre 1 Définitions de la santé publique, par F. Bourdillon, G. Brücker et D. Tabuteau
Chapitre 2 La santé publique : deux siècles de réformes sociales et de percées théoriques, par G. Jorland
Chapitre 3 Les déterminants de la santé, par F. Alla
Chapitre 4 Le risque, par C. Got
Chapitre 5 Approche globale de la sécurité sanitaire au prisme des accords internationaux, par D. Houssin
Chapitre 6 Principes et organisation de la sécurité sanitaire, par D. Tabuteau
Chapitre 7 Promotion de la santé et prévention des maladies, par J.-L. San Marco
Chapitre 8 Éducation pour la santé en France : un regard critique, par O. Brixi et P. Lamour
Chapitre 9 Pour un développement durable de l’éducation thérapeutique du patient en France, par R. Gagnayre
Chapitre 10 Épidémiologie, par T. Ancelle et A. Mosnier
Chapitre 11 Surveillance, par J.-C. Desenclos et G. Brücker
Chapitre 12 Dépistage, par F. Bourdillon
Chapitre 13 Recherche clinique et prise en compte de l’innovation médicale, par Ch. Misse et V. Diebolt
Chapitre 14 La recherche en santé publique, par A. Spira
Chapitre 15 Approche par population : démographie, par G.-F. Dumont
Chapitre 16 L’état de santé des Français, par N. Fourcade et F. von Lennep
Chapitre 17 Inégalités sociales de santé, par J. Pascal et P. Lomb rail
Chapitre 18 Les droits des personnes malades, par D. Tabuteau et D. Martin
Chapitre 19 Éthique et bioéthique, par V. Fournier, J. Delage et S. Pierre.
Organisation du système de santé
Chapitre 20 Administrations sanitaires et organisation du système de santé, par G. Duhamel
Chapitre 21 Assurances maladie obligatoire et complémentaires, par B. Dormont
Chapitre 22 Régulation des dépenses de santé et maîtrise médicalisée, par D. Polton et M. Lignot-Leloup
Chapitre 23 Établissements de santé, par É. Couty et M. Dupont
Chapitre 24 Les grandes stratégies de dépistage en France, par C. Rumeau-Pichon, O. Scemama et F. Bourdillon
Chapitre 25 Prévention et éducation à la santé en milieu scolaire, par D. Jourdan
Chapitre 26 Prévention en milieu de travail, par J.-F. Caillard
Chapitre 27 Place et rôle des associations d’usagers et de patients, par Ch. Saout
Politique de santé en France
Chapitre 28 Définir une politique de santé, planifier, programmer, évaluer, par A. Fontaine
Chapitre 29 Politique de santé, par D. Tabuteau
Chapitre 30 Stratégie nationale de santé, par M. Heard et F. Crémieux
Chapitre 31 Petite enfance et politiques publiques de santé, par M. Delour et M. Brodin
Chapitre 32 Violences conjugales, par R. Henrion
Chapitre 33 Personnes âgées, par A. Franco
Chapitre 34 Politique vaccinale, par D. Lévy-Bruhl
Chapitre 35 Politique du médicament : de crises en réformes, par D. Martin et D. Polton
Chapitre 36 Politique nutritionnelle de santé publique en France : le programme national nutrition-santé, par Ch. Julia et S. Hercberg
Chapitre 37 Politiques de lutte contre le tabagisme, par A. Lermenier-Jeannet, F. Beck et F. Bourdillon
Chapitre 38 Prévention du risque alcool, par A. Rigaud et M. Craplet
Chapitre 39 Éléments pour une politique des addictions, par F. Beck, J.-P. Couteron et I. Obradovic
Enjeux contemporains de la politique de santé
Chapitre 40 Démographie et ressources humaines en santé, par Y. Bourgueil
Chapitre 41 Mortalité prématurée, parM. Eb et G. Rey
Chapitre 42 Risques pour la santé liés à l’environnement : état des lieu et principes de sécurité sanitaire environnementale, par D. Zmirou-Navier
Chapitre 43 Les lobbies et la prévention en santé, par B. Basset
Chapitre 44 L’amiante et la santé, par C. Got
Chapitre 45 Sécurité sanitaire des aliments, par M. Mortureux
Chapitre 46 Radioprotection. Risques sanitaires liés aux rayonnements ionisants, par J. Repussard et A. Rannou.
Chapitre 47 La politique de sécurité routière, par C. Got
Chapitre 48 Bioterrorisme, par L. Josseran et A. Lamb ert de Rouvroit
Chapitre 49 Qualité des soins, par A. Petit et F. Bourdillon
Chapitre 50 Gestion des risques associés aux soins, par C. Dumartin, L. May-Michelangeli et P. Parneix
Chapitre 51 Maladies chroniques, par F. Bourdillon et A. Grimaldi
Chapitre 52 Cancer et politique de lutte contre le cancer, par J. Viguier, Ph.-J. Bousquet, D. Bessett e, F. de Bels, C. Ferrari et C. Morin
Chapitre 53 Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées, par B. Lavallart, Ph. Amouyel, Ph. Robert, J.-Ph. Flouzat
Chapitre 54 La psychiatrie à l’heure de la santé mentale : quels enjeux pour la France ?, par J. D. Guelfi et V. Kovess-Masfety
Chapitre 55 Maladies cardiovasculaires, par D. Arveiler et A. Wagner
Chapitre 56 Maladies respiratoires : BPCO et asthme, par A. Prudhomme
Chapitre 57 Diabète, par A. Grimaldi
Chapitre 58 Maladie rénale chronique, par Ch. Jacquelinet et B. Stengel
Chapitre 59 Les maladies rares, modèle de santé publique, par S. Braun, Ch. Cott et et Ch. Duguet
Chapitre 60 Traumatismes, par B. Thélot
Chapitre 61 Infection par le VIH et autres infections sexuellement transmissibles, par F. Lot et F. Bourdillon
Chapitre 62 Performances du système hospitalier, par L. Moret, N. Mauduit, M. Naiditch, D. Baubeau et P. Lombrail
Chapitre 63 Médecine prédictive, parM. Delpech
Enjeux internationaux
Chapitre 64 La santé mondiale, par G. Brücker, L. Pizarro et F. Veber
Chapitre 65 Historique des politiques et de l’architecture institutionnelle de la coopération sanitaire mondiale, par D. Kerouedan et M. Pletschette
Chapitre 66 Rapports entre pays pauvres et pays riches et accès aux médicaments essentiels, par I. Andrieux-Meyer et B. Pécoul
Chapitre 67 Maladies infectieuses émergentes, par D. Che, A.-S. Barret et J.-C. Desenclos
Chapitre 68 Organisation mondiale de la santé, par F. Kastler
Sources d’information en santé publique
Chapitre 69 Sources d’information en santé publique, par C. Verry-Jolivet
ANNEXES
Liste des abréviations
Index
Avant-propos, par F. Bourdillon, G. Brücker et D. Tabuteau
Fondements
Chapitre 1 Définitions de la santé publique, par F. Bourdillon, G. Brücker et D. Tabuteau
Chapitre 2 La santé publique : deux siècles de réformes sociales et de percées théoriques, par G. Jorland
Chapitre 3 Les déterminants de la santé, par F. Alla
Chapitre 4 Le risque, par C. Got
Chapitre 5 Approche globale de la sécurité sanitaire au prisme des accords internationaux, par D. Houssin
Chapitre 6 Principes et organisation de la sécurité sanitaire, par D. Tabuteau
Chapitre 7 Promotion de la santé et prévention des maladies, par J.-L. San Marco
Chapitre 8 Éducation pour la santé en France : un regard critique, par O. Brixi et P. Lamour
Chapitre 9 Pour un développement durable de l’éducation thérapeutique du patient en France, par R. Gagnayre
Chapitre 10 Épidémiologie, par T. Ancelle et A. Mosnier
Chapitre 11 Surveillance, par J.-C. Desenclos et G. Brücker
Chapitre 12 Dépistage, par F. Bourdillon
Chapitre 13 Recherche clinique et prise en compte de l’innovation médicale, par Ch. Misse et V. Diebolt
Chapitre 14 La recherche en santé publique, par A. Spira
Chapitre 15 Approche par population : démographie, par G.-F. Dumont
Chapitre 16 L’état de santé des Français, par N. Fourcade et F. von Lennep
Chapitre 17 Inégalités sociales de santé, par J. Pascal et P. Lomb rail
Chapitre 18 Les droits des personnes malades, par D. Tabuteau et D. Martin
Chapitre 19 Éthique et bioéthique, par V. Fournier, J. Delage et S. Pierre.
Organisation du système de santé
Chapitre 20 Administrations sanitaires et organisation du système de santé, par G. Duhamel
Chapitre 21 Assurances maladie obligatoire et complémentaires, par B. Dormont
Chapitre 22 Régulation des dépenses de santé et maîtrise médicalisée, par D. Polton et M. Lignot-Leloup
Chapitre 23 Établissements de santé, par É. Couty et M. Dupont
Chapitre 24 Les grandes stratégies de dépistage en France, par C. Rumeau-Pichon, O. Scemama et F. Bourdillon
Chapitre 25 Prévention et éducation à la santé en milieu scolaire, par D. Jourdan
Chapitre 26 Prévention en milieu de travail, par J.-F. Caillard
Chapitre 27 Place et rôle des associations d’usagers et de patients, par Ch. Saout
Politique de santé en France
Chapitre 28 Définir une politique de santé, planifier, programmer, évaluer, par A. Fontaine
Chapitre 29 Politique de santé, par D. Tabuteau
Chapitre 30 Stratégie nationale de santé, par M. Heard et F. Crémieux
Chapitre 31 Petite enfance et politiques publiques de santé, par M. Delour et M. Brodin
Chapitre 32 Violences conjugales, par R. Henrion
Chapitre 33 Personnes âgées, par A. Franco
Chapitre 34 Politique vaccinale, par D. Lévy-Bruhl
Chapitre 35 Politique du médicament : de crises en réformes, par D. Martin et D. Polton
Chapitre 36 Politique nutritionnelle de santé publique en France : le programme national nutrition-santé, par Ch. Julia et S. Hercberg
Chapitre 37 Politiques de lutte contre le tabagisme, par A. Lermenier-Jeannet, F. Beck et F. Bourdillon
Chapitre 38 Prévention du risque alcool, par A. Rigaud et M. Craplet
Chapitre 39 Éléments pour une politique des addictions, par F. Beck, J.-P. Couteron et I. Obradovic
Enjeux contemporains de la politique de santé
Chapitre 40 Démographie et ressources humaines en santé, par Y. Bourgueil
Chapitre 41 Mortalité prématurée, parM. Eb et G. Rey
Chapitre 42 Risques pour la santé liés à l’environnement : état des lieu et principes de sécurité sanitaire environnementale, par D. Zmirou-Navier
Chapitre 43 Les lobbies et la prévention en santé, par B. Basset
Chapitre 44 L’amiante et la santé, par C. Got
Chapitre 45 Sécurité sanitaire des aliments, par M. Mortureux
Chapitre 46 Radioprotection. Risques sanitaires liés aux rayonnements ionisants, par J. Repussard et A. Rannou.
Chapitre 47 La politique de sécurité routière, par C. Got
Chapitre 48 Bioterrorisme, par L. Josseran et A. Lamb ert de Rouvroit
Chapitre 49 Qualité des soins, par A. Petit et F. Bourdillon
Chapitre 50 Gestion des risques associés aux soins, par C. Dumartin, L. May-Michelangeli et P. Parneix
Chapitre 51 Maladies chroniques, par F. Bourdillon et A. Grimaldi
Chapitre 52 Cancer et politique de lutte contre le cancer, par J. Viguier, Ph.-J. Bousquet, D. Bessett e, F. de Bels, C. Ferrari et C. Morin
Chapitre 53 Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées, par B. Lavallart, Ph. Amouyel, Ph. Robert, J.-Ph. Flouzat
Chapitre 54 La psychiatrie à l’heure de la santé mentale : quels enjeux pour la France ?, par J. D. Guelfi et V. Kovess-Masfety
Chapitre 55 Maladies cardiovasculaires, par D. Arveiler et A. Wagner
Chapitre 56 Maladies respiratoires : BPCO et asthme, par A. Prudhomme
Chapitre 57 Diabète, par A. Grimaldi
Chapitre 58 Maladie rénale chronique, par Ch. Jacquelinet et B. Stengel
Chapitre 59 Les maladies rares, modèle de santé publique, par S. Braun, Ch. Cott et et Ch. Duguet
Chapitre 60 Traumatismes, par B. Thélot
Chapitre 61 Infection par le VIH et autres infections sexuellement transmissibles, par F. Lot et F. Bourdillon
Chapitre 62 Performances du système hospitalier, par L. Moret, N. Mauduit, M. Naiditch, D. Baubeau et P. Lombrail
Chapitre 63 Médecine prédictive, parM. Delpech
Enjeux internationaux
Chapitre 64 La santé mondiale, par G. Brücker, L. Pizarro et F. Veber
Chapitre 65 Historique des politiques et de l’architecture institutionnelle de la coopération sanitaire mondiale, par D. Kerouedan et M. Pletschette
Chapitre 66 Rapports entre pays pauvres et pays riches et accès aux médicaments essentiels, par I. Andrieux-Meyer et B. Pécoul
Chapitre 67 Maladies infectieuses émergentes, par D. Che, A.-S. Barret et J.-C. Desenclos
Chapitre 68 Organisation mondiale de la santé, par F. Kastler
Sources d’information en santé publique
Chapitre 69 Sources d’information en santé publique, par C. Verry-Jolivet
ANNEXES
Liste des abréviations
Index
Les premières pages de ce gros et beau Traité de santé
publique ont pour but de partager avec des lecteurs en phase
d’approche quelques questions du moment et d’apporter quelques souhaits,
voire de faire des propositions, sans outrecuidance pour le futur, ni
regrets excessifs sur le passé. Cet essai est tenté à la demande de deux
aventuriers de l’administration de la santé et de la médecine, deux de mes
complices de travail à certains moments, Didier Tabuteau et François
Bourdillon. Ils ont voulu structurer en 2015, avec les meilleurs
spécialistes français, une mise au point globale sur la Santé publique.
Pour cet essai introductif, ils ont choisi un médecin chercheur qui a
exercé, pendant deux ans seulement d’ailleurs, la fonction de Directeur
général de la santé, puis est devenu sur le tard Professeur de Santé
publique. La réflexion à partager repose sur la connaissance du contenu de
la précédente édition du Traité et
sur le plan de l’ouvrage actuel. Quand on ouvre un tel Traité,
une première hésitation concerne le choix du mode de lecture. Mieux
vaut-il lire les chapitres dans l’ordre, ou dans un ordre aléatoire ?
Mieux vaut-il choisir d’abord un chapitre dans un domaine que l’on
connaît, pour juger ses niveaux d’exactitude et de nouveauté :
conventionnel et documenté ou original mais tendancieux ? Mieux vaut-il
commencer par un chapitre d’un domaine inconnu, pour savoir si la
présentation est suffisamment didactique pour apprendre vite ? Ou est-on
obligé de se jeter sur un chapitre qui répondrait à une urgence sanitaire
ou politique au moment de la lecture ? Un premier choix, à bien mûrir : il
peut conditionner la place ultérieure du livre, en évidence dans le bureau
ou sur la table de travail, ou perdu dans le tas des ouvrages jamais lus…
N’est-il pas surprenant de vouloir éditer des livres, en un siècle où l’information est diffusée toutes les quinze minutes sur les chaînes de télévision, où l’on peut tout trouver sur internet, et où les réseaux sociaux transmettent les réactions des citoyens du monde entier ? L’échelle du temps des livres peut sembler décalée par rapport à l’accélération de la diffusion des connaissances. Le temps d’écriture des chapitres, le temps des corrections, le temps d’édition et d’impression : tout expose au risque d’obsolescence. Le décalage du Traité par rapport aux connaissances des auteurs choisis est, au départ, d’au moins deux années, et l’esprit des auteurs peut même avoir accentué l’écart entre le présent qui se déroule, et le passé qui s’est rigidifié dans leur mémoire. Peut-être, dans quelques décennies, « Fahrenheit 451 » sera une réalité. On brulera les livres de santé publique, parce qu’ils seront considérés comme inutiles dans une culture de masse stéréotypée et volatile, et parce que l’expression des intellectuels ne pourra plus envoyer son signal faible, dans un bruit d’ambiance assourdissant, comme le faisait le sociologue du Collège de France, Pierre Bourdieu, au nom de la science et du peuple. Convainquons-nous que ce scénario est impossible, car un Traité de santé publique est la marque d’un temps précis, qui recense des connaissances, des projections, des erreurs sans doute, mais sans ce marquage du temps, il ne pourrait y avoir de compréhension de ce qui va arriver après sa parution. En tout domaine de la santé publique, qu’on l’aborde sur le long cours, la santé publique constructive, ou dans l’urgence, la santé publique réactive, il faut avoir un temps « zéro ». Le chapitre d’un livre permet de démarrer ses propres connaissances, ou de les affuter, en tirant partie de l’expérience et de l’effort de synthèse d’un auteur spécialisé. Lu de manière critique, sans a priori, tout chapitre de ce livre est un point de départ atteignable d’une bibliothèque personnelle de connaissances. La compréhension d’un sujet ne sera plus le fruit d’un hasard de lectures désordonnées ou d’imbibition par des opinions. Elle reposera sur une histoire, qui peut échapper au biais d’ancrage des connaissances, si la lecture est à la fois respectueuse et critique. Voilà pourquoi ce Traité ne peut être qu’indispensable : revoir vite ce que l’on connaît, se faire vite guider dans ce qu’on ne connaît pas. Le danger, en fait, c’est celui dû aux oublis puisqu’on ne pense pas à ce que l’on ne voit ni n’entend. Ainsi la canicule de 2003 a-t-elle surpris, parce que l’on connaissait bien les risques pour la santé des grands froids, avec des plans d’hiver, pourtant insuffisants pour aider les sans-abris, mais on avait oublié les leçons techniques et sociales que donnait la canicule de 1995 à Chicago et que ne pouvait donner la canicule de 1976 presque passée inaperçue en France. Qu’a-t-on oublié dans ce Traité, comme dans cette introduction ? Dans chaque chapitre, quel changement climatique, quelle déviance sociale, quel virus, quel moustique, ont-ils été oubliés ?? Là est la nécessité, déjà, de l’édition suivante…
On ne peut être taxé d’oubli quand l’espace disponible oblige à faire le choix de quelques points d’intérêt général, en espérant avoir retenu les bons, avec l’envie qu’ils soient susceptibles d’apporter des pistes de réflexions dont on pourrait trouver facilement l’aboutissement ou la disparition dans… le livre électronique de la future édition du Traité.
• Lost in Translation ! Après Fahrenheit 451, on utilise un autre film, sur les obstacles à la communication avec autrui, pour rappeler le concept de science translationnelle, la dernière formule à la mode du début des années 2000. Le terme est utilisé, à tort et à travers, mais il souligne le besoin d’acquérir des langages et des connaissances qui permettent d’avoir une vision globale des problèmes. Il s’agit d’éviter les ruptures susceptibles de se produire, entre des professionnels ou des institutions, faute de connaissances techniques et même plus simplement de connaissances générales suffisantes et d’un langage commun. L’approche globale des problèmes caractérise la santé publique, responsable de la protection de tous groupes humains, dans le monde entier. Elle ne peut s’exercer quand, aux compétitions politiques, scientifiques et sociales, s’ajoute l’incapacité d’entendre et de comprendre des points de vue différents. La santé publique n’est pas de la politique, même et surtout quand on utilise le terme pompeux de « politique de santé ». Ce n’est pas non plus une simple science de description : elle conduit à des actions, des décisions au niveau des populations, portées par des lois et des réglementations comme la médecine conduit à une décision partagée avec la personne malade, par la succession de l’interrogatoire, l’examen clinique et les examens complémentaires, dans cet ordre... Les sciences de la Santé publique conduisent à des choix politiques, et, là, existent souvent des incompréhensions, sources de retards. Michel Rocard, exemple même de « la » personnalité politique créative et intègre, a écrit, à propos du réchauffement climatique : « L’Université et la Science sont gravement coupables. Elles ont mis beaucoup trop de temps à comprendre, à se mettre d’accord, et à mesurer l’aggravation de l’effet de serre. La biologie n’a pas crié assez vite au drame de la disparition de la biodiversité. De son côté, la science se protège, s’abritant derrière son droit au doute, alors que toute décision politique qui a pour objet de traiter une crainte révélée par la science a besoin d’un appui ferme grâce à des conclusions scientifiques » [3].
La science, en réalité, rétrécit les marges d’incertitudes de nos connaissances, mais génère de nouvelles incertitudes, qui génèrent de nouveaux débats. Karl Popper appliquait d’ailleurs à la science et à la politique cette découverte successive des erreurs qui l’emporte, selon lui, sur la découverte de la vérité. Le langage scientifique, porté à son extrême, peut-il vraiment mener à des décisions ? En 1998, quand ressurgit la question de l’association éventuelle entre vaccination contre l’hépatite B et survenue d’une sclérose en plaques, la mobilisation des scientifiques pour répondre à la demande des personnes malades et de leurs avocats, des journalistes et de la juge, conduisit à des présentations différentes des mêmes faits par les hépatologues, les épidémiologistes, les pharmacologues, les agences de l’État, entraînant une crise de plus sur l’évaluation des risques de la vaccination par rapport à ses bénéfices. Quand avec un retard de trois ans, la publication scientifique qui ne montrait aucun lien statistique entre vaccination et sclérose en plaques utilisa les termes suivants : « The results of this study do not provide strong arguments for ruling out the possibility of an association, causal or otherwise, between HB vaccine and first episode of central nervous system demyelinating disorders. Since the observed number of cases would exceed significantly that expected with a modest under-reporting, study result strongly supposes a signal » [1]. C’est magnifiquement pesé et totalement incompréhensible. A posteriori, que comprend-on et que décide-t-on? La translation de l’observation épidémiologique à la décision de santé publique devient quasi impossible, et encore moins sous la pression de l’urgence déclenchée par des retards d’analyse et par les médias. L’échelle de temps de la science, la décennie ou le siècle, déborde largement celle de l’action politique, le quinquennat par exemple. Les personnalités politiques passent, mais les scientifiques restent, ce qui donne l’impression que l’on n’avance pas, là où l’on évolue sans cesse à petit pas. La réduction des accidents de la voie publique peut être portée en France pendant quarante années, sans faute, par un scientifique, le Professeur Claude Got, et chaque année domine le message que le gouvernement du moment ne fait rien, ce qui est vrai et faux à la fois. Des paramètres de prise en compte des attitudes sociales doivent en effet être ajoutés, au moment de la décision, aux paramètres scientifiques, et la courbe de ces accidents de la route mortels et non mortels ne se dessine qu’avec le recul. Elle résulte de l’addition d’une multitude d’actions successives, prises au moment où le politique les perçoit comme acceptables sans mettre en cause sa réélection par les manifestations violentes contre ses choix.
La difficulté de l’analyse scientifique et le retard de la décision politique ne sont pas les seules explications de la difficulté de faire, à temps, une bonne politique de protection ou de restauration de la santé des citoyens. À tout moment, on retrouve aussi, toujours et partout, un risque majeur en santé publique : la recherche des profits à court terme. Il faudra en cours de lecture du traité savoir chercher et sans doute expliciter, dans chacun des chapitres de ce livre de Santé publique en quoi ce paramètre, le profit, pèse sur les composantes majeures des obstacles à la santé de tous ou de certains : la dégradation des environnements, les risques biologiques, la non-qualité des systèmes de soins et les disparités sociales, géographiques et générationnelles. À qui profitent propositions et oppositions ? Écrire ainsi sur la quête des profits considérée comme un facteur de risque , même en rappelant que c’est aussi un facteur de progrès par l’investissement dans l’innovation, est bêtement stigmatisé comme une prise de position politique, dans l’absurde dichotomie, appelée droite et gauche. C’est un fait scientifique qui mériterait d’être synthétisé et regroupé en un facteur général de risque en Santé publique, car les déséquilibres des comptes sociaux, l’augmentation de l’obésité, les addictions, les pollutions, ont des mécanismes communs, qui peuvent être représentés comme le sont les dérèglements de la physiologie humaine.
• Evidence-based : ce n’est pas ici le titre d’un film ! C’est le titre d’un article médical auquel j’ai collaboré avec un énorme plaisir, sous le leadership de Gordon Guyatt en 1991 [2]. L’article détaille une nouvelle manière d’enseigner la médecine. Beaucoup ont transformé la formule qui plaisait en une nouvelle manière d’exercer la médecine, au moment même où la difficulté de l’entreprise, sans accès immédiat à l’information par internet, et sans prise en compte des préférences des personnes malades, rendaient les auteurs plus prudents que ceux et celles qui dénaturaient la réflexion initiale. Le mot « évidence » alimenta les peurs vis-à-vis de la nouveauté et fut exploité dans les tentatives de freiner les dépenses de soins. Le terme d’evidence-based public health a été largement dérivé du terme initial, avec le regret que la langue anglaise permette… des anglicismes si pratiques, et si difficiles à traduire pour les Français. Les épidémiologistes, au sein des multiples professionnels de Santé publique, se présentent volontiers comme les garants du recueil de preuves. Malheureusement, en dépit de l’ancienneté des critères de causalité que l’on attribue à la réflexion de Bradford Hill, on assiste actuellement à une assimilation prématurée des observations d’associations entre paramètres biologiques, génétiques, environnementaux ou sociaux d’un côté et pertes humaines de la qualité ou de la quantité de vie de l’autre. L’accélération de la communication par les médias de masse ou les réseaux sociaux crée un pilonnage de révélations sur l’augmentation ou la diminution des risques et des bénéfices pour la santé humaine ou l’environnement. Relayés par les intérêts commerciaux, des résultats sont promus qui proposent sans cesse de changer les modes de vie, en exprimant des risques relatifs, de 10 à 30 %, plutôt que des risques absolus moins impressionnants, de 0,1 à 1 %, et en omettant la compétition entre les risques. La séduction des gros chiffres popularise l’utilisation des formules simplifiées d’un risque attribuable populationnel. Dans une étape ultérieure, le traitement des données de masses d’une société numérisée qui peut collecter, voire dérober, des données de tous types mélangera la modélisation et la mesure : il ne s’agit pas d’exprimer des craintes, il s’agit d’être au plus vite dans le réel de demain, où des progrès incontestables dépendront de l’association aux progrès du numérique de l’objectivité scientifique et des valeurs morales. La communication, partout, est le maître mot, et elle s’exerce à deux niveaux complémentaires : la communication individuelle sur la santé, à des personnes et leurs familles, et la communication à des groupes, dans un contexte où l’excès d’informations peut cacher la vérité, comme l’ignorance permit de la cacher pendant si longtemps.
• La formation en Santé publique : c’est là l’urgence. Qu’on ne dise surtout pas : « Il n’y a pas de santé publique en France. » C’est en général l’expression fréquente d’une revendication catégorielle. L’espérance de vie à la naissance, et l’espérance de vie en bonne santé en France sont compétitives, avec des fluctuations, vis-à-vis de celles des autres pays de revenu voisin par habitant. Il y a une accélération des connaissances et une globalisation de la santé qui sont telles, qu’on ne peut pas se contenter comme seule adaptation à un monde qui change des créations de structures administratives sans cesse remaniées depuis 1992. En l’absence d’une formation adaptée à la modernité du monde, elles abriteraient, et abritent déjà, des personnels aux connaissances insuffisamment larges ou insuffisamment pointues, aux compétences jamais soumises au préalable des pratiques quotidiennes de terrain et, de plus, incapables d’être incluses dans des gestions de projets, trop habituées à ne se voir que dans des hiérarchies administratives et des profils de carrière. Comme beaucoup d’autres l’ont dit, François Grémy en particulier, et comme certains ont contribué à le faire, en particulier à Bordeaux, la formation en Santé publique me semble devoir être autonomisée au sein de l’Université, pour que le mélange des professionnels les plus divers puisse réellement avoir lieu. Cela signifie donner une participation importante à la faculté de Médecine, bien sûr, mais sans exclusivité. L’accès à une École de Santé publique concerne les pharmaciens, les vétérinaires, les ingénieurs, les économistes, les élèves des grandes écoles françaises, les juristes et bien d’autres professionnels. Dans une enquête de 2014, la création d’un diplôme d’études spécialisées de Santé publique en troisième cycle des études médicales est jugée très bénéfique par ceux qui ont choisi une inscription à cette formation depuis 1985, et selon leur place à l’Examen national classant depuis 2004. Mais, les rangs de classement des choix de santé publique ne sont pas ceux des étudiants qui sont, apparemment, les plus brillants. De plus, 70 % de ceux et celles qui suivent ce parcours exercent ou ont exercé en milieu hospitalier public. Une vision trop étroite hospitalo-centriste de la Santé publique prédomine en France. Une fois encore, un homme politique, Michel Rocard, a analysé la question : « Beaucoup de grands savoirs du monde moderne s’abritent et fuient les difficultés, notamment la violence qui résulte de l’aggravation des inégalités, par la spécialisation, le repli sur leur savoir propre. L’interdisciplinarité n’existe pas, écrit-il. Elle est administrativement et mandarinalement interdite. Vous ne pouvez pas faire carrière… dans l’interdisciplinarité puisque, en franchissant des frontières, vous mettez mal à l’aise le corps suprême dans chaque discipline par rapport aux autres. » Trop souvent depuis un demi-siècle, en France, la Santé publique faisait office de voiture balai de ceux et celles qui, très marqués dans une spécialité, n’y réussissaient apparemment pas assez. Apparemment, d’ailleurs ! Des objectifs clairement définis et diversifiés, des méthodes indispensables bien répertoriées, une formation plus globale et européenne : l’attractivité de la Santé publique devrait devenir compétitive pour attirer les meilleurs étudiants, de l’École vétérinaire à l’École nationale d’administration, de la faculté de Pharmacie à la faculté de Médecine, par comparaison aux disciplines médicales prestigieuses (la chirurgie, la génétique, l’immunologie) ou lucratives (l’ophtalmologie, l’anesthésiologie, l’imagerie). C’est le moment de le faire, et vite (quelques années…) ! L’analyse des stratégies des différents organismes de recherche, comme l’Inserm ou le CNRS, des universités et des hôpitaux universitaires est facilitée, grâce à la coordination assurée par l’Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN). Les spécialistes de Santé publique ont des fonctions qui les attendent dans de nouvelles structures au sein des nouvelles régions, et la partie hospitalière des enseignants universitaires médecins peut facilement être remplacée par des fonctions au sein des agences et des directions centrales d’administration, dégraissées, et plus qualifiées. Les méthodes d’enseignement vont changer totalement, par les formations en ligne ouverte à tous (FLOT), ou cours en ligne ouverts et massifs (CLOM), traduction française des massive open online courses (MOOC), d’un côté, ou, de l’autre côté, les formations en ligne tutorées, certifiantes et collaboratives, les small private online course (SPOC). Le monde se globalise. Avec ses instituts Pasteur, sa médecine militaire, ses lycées français, ses ambassades, la France a des possibilités uniques, et la responsabilité de la francophonie. Certes, les écoles de Santé publique sont de tradition anglo-saxonne et anciennes, 1899 à Londres, 1913 à Harvard, 1916 à Philadelphie, mais il n’est pas trop tard pour bien faire. L’Institut de recherche en Santé publique de Montréal est créé en 2009. Le centre Virchow-Villermé Paris-Berlin ouvre la voie européenne en 2014, après le cinquantième anniversaire du Traité de l’Élysée entre l’Allemagne et la France. Ce centre annonce qu’il développe ses activités autour de trois axes, dans une collaboration entre l’université Sorbonne-Paris Cité et la Charité-Universitätsmedizin Berlin : modules d’enseignements numériques ouverts à tous et à distance, traitement des masses de données en matière de sécurité sanitaire, et santé globale, en lien avec le Sommet mondial de la médecine de Berlin, réuni pour la première fois en 2009. L’analyse de l’état de santé des différents pays continuera, par l’analyse du global burden of diseases, initiative financée par la fondation Bill et Melinda Gates, la Banque mondiale, et l’université d’Harvard. Les leçons données par les comparaisons de différents systèmes de santé seront aussi une source permanente de progrès possible, quand on comparera mieux Cuba, la Russie, les États-Unis, les pays du Nord de l’Europe, les pays en crise, les pays en croissance.
Ce Traité de santé publique sera soumis à l’épreuve du temps. Il sera longtemps présent, je l’espère, dans les bibliothèques ou il sera numérisé. Dans une décennie, il permettra de savoir où nous sommes allés, puisqu’il nous aura indiqué au mieux d’où nous partons. Il faut surtout veiller à avoir peu de regrets, sans autocritique ou outrecuidance excessives comme on l’a déjà souligné, et beaucoup d’espoirs dans une intégration des changements techniques et sociétaux, en particulier aux deux extrêmes de la vie humaine, l’éducation et l’accompagnement de la vieillesse.
Bibliographie
1. Evidence-Based Medicine Working Group. Evidence-based medicine : a new approach to teaching the practice of medicine. JAMA, 1992, 268 : 2420-2425.
2. Fourrier A, Bégaud B, Alpérovitch A et al. Hepatitis B vaccine and first episodes of central nervous system demyelinating disorders : a comparison between reported and expected number of cases. Br J Clin Pharmacol, 2001, 51 : 489-490.
3. Rocard M. Lettre aux générations futures, en espérant qu’elles nous pardonneront. Entretien avec M. Thépot. Paris, Bayard, 2015.
N’est-il pas surprenant de vouloir éditer des livres, en un siècle où l’information est diffusée toutes les quinze minutes sur les chaînes de télévision, où l’on peut tout trouver sur internet, et où les réseaux sociaux transmettent les réactions des citoyens du monde entier ? L’échelle du temps des livres peut sembler décalée par rapport à l’accélération de la diffusion des connaissances. Le temps d’écriture des chapitres, le temps des corrections, le temps d’édition et d’impression : tout expose au risque d’obsolescence. Le décalage du Traité par rapport aux connaissances des auteurs choisis est, au départ, d’au moins deux années, et l’esprit des auteurs peut même avoir accentué l’écart entre le présent qui se déroule, et le passé qui s’est rigidifié dans leur mémoire. Peut-être, dans quelques décennies, « Fahrenheit 451 » sera une réalité. On brulera les livres de santé publique, parce qu’ils seront considérés comme inutiles dans une culture de masse stéréotypée et volatile, et parce que l’expression des intellectuels ne pourra plus envoyer son signal faible, dans un bruit d’ambiance assourdissant, comme le faisait le sociologue du Collège de France, Pierre Bourdieu, au nom de la science et du peuple. Convainquons-nous que ce scénario est impossible, car un Traité de santé publique est la marque d’un temps précis, qui recense des connaissances, des projections, des erreurs sans doute, mais sans ce marquage du temps, il ne pourrait y avoir de compréhension de ce qui va arriver après sa parution. En tout domaine de la santé publique, qu’on l’aborde sur le long cours, la santé publique constructive, ou dans l’urgence, la santé publique réactive, il faut avoir un temps « zéro ». Le chapitre d’un livre permet de démarrer ses propres connaissances, ou de les affuter, en tirant partie de l’expérience et de l’effort de synthèse d’un auteur spécialisé. Lu de manière critique, sans a priori, tout chapitre de ce livre est un point de départ atteignable d’une bibliothèque personnelle de connaissances. La compréhension d’un sujet ne sera plus le fruit d’un hasard de lectures désordonnées ou d’imbibition par des opinions. Elle reposera sur une histoire, qui peut échapper au biais d’ancrage des connaissances, si la lecture est à la fois respectueuse et critique. Voilà pourquoi ce Traité ne peut être qu’indispensable : revoir vite ce que l’on connaît, se faire vite guider dans ce qu’on ne connaît pas. Le danger, en fait, c’est celui dû aux oublis puisqu’on ne pense pas à ce que l’on ne voit ni n’entend. Ainsi la canicule de 2003 a-t-elle surpris, parce que l’on connaissait bien les risques pour la santé des grands froids, avec des plans d’hiver, pourtant insuffisants pour aider les sans-abris, mais on avait oublié les leçons techniques et sociales que donnait la canicule de 1995 à Chicago et que ne pouvait donner la canicule de 1976 presque passée inaperçue en France. Qu’a-t-on oublié dans ce Traité, comme dans cette introduction ? Dans chaque chapitre, quel changement climatique, quelle déviance sociale, quel virus, quel moustique, ont-ils été oubliés ?? Là est la nécessité, déjà, de l’édition suivante…
On ne peut être taxé d’oubli quand l’espace disponible oblige à faire le choix de quelques points d’intérêt général, en espérant avoir retenu les bons, avec l’envie qu’ils soient susceptibles d’apporter des pistes de réflexions dont on pourrait trouver facilement l’aboutissement ou la disparition dans… le livre électronique de la future édition du Traité.
• Lost in Translation ! Après Fahrenheit 451, on utilise un autre film, sur les obstacles à la communication avec autrui, pour rappeler le concept de science translationnelle, la dernière formule à la mode du début des années 2000. Le terme est utilisé, à tort et à travers, mais il souligne le besoin d’acquérir des langages et des connaissances qui permettent d’avoir une vision globale des problèmes. Il s’agit d’éviter les ruptures susceptibles de se produire, entre des professionnels ou des institutions, faute de connaissances techniques et même plus simplement de connaissances générales suffisantes et d’un langage commun. L’approche globale des problèmes caractérise la santé publique, responsable de la protection de tous groupes humains, dans le monde entier. Elle ne peut s’exercer quand, aux compétitions politiques, scientifiques et sociales, s’ajoute l’incapacité d’entendre et de comprendre des points de vue différents. La santé publique n’est pas de la politique, même et surtout quand on utilise le terme pompeux de « politique de santé ». Ce n’est pas non plus une simple science de description : elle conduit à des actions, des décisions au niveau des populations, portées par des lois et des réglementations comme la médecine conduit à une décision partagée avec la personne malade, par la succession de l’interrogatoire, l’examen clinique et les examens complémentaires, dans cet ordre... Les sciences de la Santé publique conduisent à des choix politiques, et, là, existent souvent des incompréhensions, sources de retards. Michel Rocard, exemple même de « la » personnalité politique créative et intègre, a écrit, à propos du réchauffement climatique : « L’Université et la Science sont gravement coupables. Elles ont mis beaucoup trop de temps à comprendre, à se mettre d’accord, et à mesurer l’aggravation de l’effet de serre. La biologie n’a pas crié assez vite au drame de la disparition de la biodiversité. De son côté, la science se protège, s’abritant derrière son droit au doute, alors que toute décision politique qui a pour objet de traiter une crainte révélée par la science a besoin d’un appui ferme grâce à des conclusions scientifiques » [3].
La science, en réalité, rétrécit les marges d’incertitudes de nos connaissances, mais génère de nouvelles incertitudes, qui génèrent de nouveaux débats. Karl Popper appliquait d’ailleurs à la science et à la politique cette découverte successive des erreurs qui l’emporte, selon lui, sur la découverte de la vérité. Le langage scientifique, porté à son extrême, peut-il vraiment mener à des décisions ? En 1998, quand ressurgit la question de l’association éventuelle entre vaccination contre l’hépatite B et survenue d’une sclérose en plaques, la mobilisation des scientifiques pour répondre à la demande des personnes malades et de leurs avocats, des journalistes et de la juge, conduisit à des présentations différentes des mêmes faits par les hépatologues, les épidémiologistes, les pharmacologues, les agences de l’État, entraînant une crise de plus sur l’évaluation des risques de la vaccination par rapport à ses bénéfices. Quand avec un retard de trois ans, la publication scientifique qui ne montrait aucun lien statistique entre vaccination et sclérose en plaques utilisa les termes suivants : « The results of this study do not provide strong arguments for ruling out the possibility of an association, causal or otherwise, between HB vaccine and first episode of central nervous system demyelinating disorders. Since the observed number of cases would exceed significantly that expected with a modest under-reporting, study result strongly supposes a signal » [1]. C’est magnifiquement pesé et totalement incompréhensible. A posteriori, que comprend-on et que décide-t-on? La translation de l’observation épidémiologique à la décision de santé publique devient quasi impossible, et encore moins sous la pression de l’urgence déclenchée par des retards d’analyse et par les médias. L’échelle de temps de la science, la décennie ou le siècle, déborde largement celle de l’action politique, le quinquennat par exemple. Les personnalités politiques passent, mais les scientifiques restent, ce qui donne l’impression que l’on n’avance pas, là où l’on évolue sans cesse à petit pas. La réduction des accidents de la voie publique peut être portée en France pendant quarante années, sans faute, par un scientifique, le Professeur Claude Got, et chaque année domine le message que le gouvernement du moment ne fait rien, ce qui est vrai et faux à la fois. Des paramètres de prise en compte des attitudes sociales doivent en effet être ajoutés, au moment de la décision, aux paramètres scientifiques, et la courbe de ces accidents de la route mortels et non mortels ne se dessine qu’avec le recul. Elle résulte de l’addition d’une multitude d’actions successives, prises au moment où le politique les perçoit comme acceptables sans mettre en cause sa réélection par les manifestations violentes contre ses choix.
La difficulté de l’analyse scientifique et le retard de la décision politique ne sont pas les seules explications de la difficulté de faire, à temps, une bonne politique de protection ou de restauration de la santé des citoyens. À tout moment, on retrouve aussi, toujours et partout, un risque majeur en santé publique : la recherche des profits à court terme. Il faudra en cours de lecture du traité savoir chercher et sans doute expliciter, dans chacun des chapitres de ce livre de Santé publique en quoi ce paramètre, le profit, pèse sur les composantes majeures des obstacles à la santé de tous ou de certains : la dégradation des environnements, les risques biologiques, la non-qualité des systèmes de soins et les disparités sociales, géographiques et générationnelles. À qui profitent propositions et oppositions ? Écrire ainsi sur la quête des profits considérée comme un facteur de risque , même en rappelant que c’est aussi un facteur de progrès par l’investissement dans l’innovation, est bêtement stigmatisé comme une prise de position politique, dans l’absurde dichotomie, appelée droite et gauche. C’est un fait scientifique qui mériterait d’être synthétisé et regroupé en un facteur général de risque en Santé publique, car les déséquilibres des comptes sociaux, l’augmentation de l’obésité, les addictions, les pollutions, ont des mécanismes communs, qui peuvent être représentés comme le sont les dérèglements de la physiologie humaine.
• Evidence-based : ce n’est pas ici le titre d’un film ! C’est le titre d’un article médical auquel j’ai collaboré avec un énorme plaisir, sous le leadership de Gordon Guyatt en 1991 [2]. L’article détaille une nouvelle manière d’enseigner la médecine. Beaucoup ont transformé la formule qui plaisait en une nouvelle manière d’exercer la médecine, au moment même où la difficulté de l’entreprise, sans accès immédiat à l’information par internet, et sans prise en compte des préférences des personnes malades, rendaient les auteurs plus prudents que ceux et celles qui dénaturaient la réflexion initiale. Le mot « évidence » alimenta les peurs vis-à-vis de la nouveauté et fut exploité dans les tentatives de freiner les dépenses de soins. Le terme d’evidence-based public health a été largement dérivé du terme initial, avec le regret que la langue anglaise permette… des anglicismes si pratiques, et si difficiles à traduire pour les Français. Les épidémiologistes, au sein des multiples professionnels de Santé publique, se présentent volontiers comme les garants du recueil de preuves. Malheureusement, en dépit de l’ancienneté des critères de causalité que l’on attribue à la réflexion de Bradford Hill, on assiste actuellement à une assimilation prématurée des observations d’associations entre paramètres biologiques, génétiques, environnementaux ou sociaux d’un côté et pertes humaines de la qualité ou de la quantité de vie de l’autre. L’accélération de la communication par les médias de masse ou les réseaux sociaux crée un pilonnage de révélations sur l’augmentation ou la diminution des risques et des bénéfices pour la santé humaine ou l’environnement. Relayés par les intérêts commerciaux, des résultats sont promus qui proposent sans cesse de changer les modes de vie, en exprimant des risques relatifs, de 10 à 30 %, plutôt que des risques absolus moins impressionnants, de 0,1 à 1 %, et en omettant la compétition entre les risques. La séduction des gros chiffres popularise l’utilisation des formules simplifiées d’un risque attribuable populationnel. Dans une étape ultérieure, le traitement des données de masses d’une société numérisée qui peut collecter, voire dérober, des données de tous types mélangera la modélisation et la mesure : il ne s’agit pas d’exprimer des craintes, il s’agit d’être au plus vite dans le réel de demain, où des progrès incontestables dépendront de l’association aux progrès du numérique de l’objectivité scientifique et des valeurs morales. La communication, partout, est le maître mot, et elle s’exerce à deux niveaux complémentaires : la communication individuelle sur la santé, à des personnes et leurs familles, et la communication à des groupes, dans un contexte où l’excès d’informations peut cacher la vérité, comme l’ignorance permit de la cacher pendant si longtemps.
• La formation en Santé publique : c’est là l’urgence. Qu’on ne dise surtout pas : « Il n’y a pas de santé publique en France. » C’est en général l’expression fréquente d’une revendication catégorielle. L’espérance de vie à la naissance, et l’espérance de vie en bonne santé en France sont compétitives, avec des fluctuations, vis-à-vis de celles des autres pays de revenu voisin par habitant. Il y a une accélération des connaissances et une globalisation de la santé qui sont telles, qu’on ne peut pas se contenter comme seule adaptation à un monde qui change des créations de structures administratives sans cesse remaniées depuis 1992. En l’absence d’une formation adaptée à la modernité du monde, elles abriteraient, et abritent déjà, des personnels aux connaissances insuffisamment larges ou insuffisamment pointues, aux compétences jamais soumises au préalable des pratiques quotidiennes de terrain et, de plus, incapables d’être incluses dans des gestions de projets, trop habituées à ne se voir que dans des hiérarchies administratives et des profils de carrière. Comme beaucoup d’autres l’ont dit, François Grémy en particulier, et comme certains ont contribué à le faire, en particulier à Bordeaux, la formation en Santé publique me semble devoir être autonomisée au sein de l’Université, pour que le mélange des professionnels les plus divers puisse réellement avoir lieu. Cela signifie donner une participation importante à la faculté de Médecine, bien sûr, mais sans exclusivité. L’accès à une École de Santé publique concerne les pharmaciens, les vétérinaires, les ingénieurs, les économistes, les élèves des grandes écoles françaises, les juristes et bien d’autres professionnels. Dans une enquête de 2014, la création d’un diplôme d’études spécialisées de Santé publique en troisième cycle des études médicales est jugée très bénéfique par ceux qui ont choisi une inscription à cette formation depuis 1985, et selon leur place à l’Examen national classant depuis 2004. Mais, les rangs de classement des choix de santé publique ne sont pas ceux des étudiants qui sont, apparemment, les plus brillants. De plus, 70 % de ceux et celles qui suivent ce parcours exercent ou ont exercé en milieu hospitalier public. Une vision trop étroite hospitalo-centriste de la Santé publique prédomine en France. Une fois encore, un homme politique, Michel Rocard, a analysé la question : « Beaucoup de grands savoirs du monde moderne s’abritent et fuient les difficultés, notamment la violence qui résulte de l’aggravation des inégalités, par la spécialisation, le repli sur leur savoir propre. L’interdisciplinarité n’existe pas, écrit-il. Elle est administrativement et mandarinalement interdite. Vous ne pouvez pas faire carrière… dans l’interdisciplinarité puisque, en franchissant des frontières, vous mettez mal à l’aise le corps suprême dans chaque discipline par rapport aux autres. » Trop souvent depuis un demi-siècle, en France, la Santé publique faisait office de voiture balai de ceux et celles qui, très marqués dans une spécialité, n’y réussissaient apparemment pas assez. Apparemment, d’ailleurs ! Des objectifs clairement définis et diversifiés, des méthodes indispensables bien répertoriées, une formation plus globale et européenne : l’attractivité de la Santé publique devrait devenir compétitive pour attirer les meilleurs étudiants, de l’École vétérinaire à l’École nationale d’administration, de la faculté de Pharmacie à la faculté de Médecine, par comparaison aux disciplines médicales prestigieuses (la chirurgie, la génétique, l’immunologie) ou lucratives (l’ophtalmologie, l’anesthésiologie, l’imagerie). C’est le moment de le faire, et vite (quelques années…) ! L’analyse des stratégies des différents organismes de recherche, comme l’Inserm ou le CNRS, des universités et des hôpitaux universitaires est facilitée, grâce à la coordination assurée par l’Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN). Les spécialistes de Santé publique ont des fonctions qui les attendent dans de nouvelles structures au sein des nouvelles régions, et la partie hospitalière des enseignants universitaires médecins peut facilement être remplacée par des fonctions au sein des agences et des directions centrales d’administration, dégraissées, et plus qualifiées. Les méthodes d’enseignement vont changer totalement, par les formations en ligne ouverte à tous (FLOT), ou cours en ligne ouverts et massifs (CLOM), traduction française des massive open online courses (MOOC), d’un côté, ou, de l’autre côté, les formations en ligne tutorées, certifiantes et collaboratives, les small private online course (SPOC). Le monde se globalise. Avec ses instituts Pasteur, sa médecine militaire, ses lycées français, ses ambassades, la France a des possibilités uniques, et la responsabilité de la francophonie. Certes, les écoles de Santé publique sont de tradition anglo-saxonne et anciennes, 1899 à Londres, 1913 à Harvard, 1916 à Philadelphie, mais il n’est pas trop tard pour bien faire. L’Institut de recherche en Santé publique de Montréal est créé en 2009. Le centre Virchow-Villermé Paris-Berlin ouvre la voie européenne en 2014, après le cinquantième anniversaire du Traité de l’Élysée entre l’Allemagne et la France. Ce centre annonce qu’il développe ses activités autour de trois axes, dans une collaboration entre l’université Sorbonne-Paris Cité et la Charité-Universitätsmedizin Berlin : modules d’enseignements numériques ouverts à tous et à distance, traitement des masses de données en matière de sécurité sanitaire, et santé globale, en lien avec le Sommet mondial de la médecine de Berlin, réuni pour la première fois en 2009. L’analyse de l’état de santé des différents pays continuera, par l’analyse du global burden of diseases, initiative financée par la fondation Bill et Melinda Gates, la Banque mondiale, et l’université d’Harvard. Les leçons données par les comparaisons de différents systèmes de santé seront aussi une source permanente de progrès possible, quand on comparera mieux Cuba, la Russie, les États-Unis, les pays du Nord de l’Europe, les pays en crise, les pays en croissance.
Ce Traité de santé publique sera soumis à l’épreuve du temps. Il sera longtemps présent, je l’espère, dans les bibliothèques ou il sera numérisé. Dans une décennie, il permettra de savoir où nous sommes allés, puisqu’il nous aura indiqué au mieux d’où nous partons. Il faut surtout veiller à avoir peu de regrets, sans autocritique ou outrecuidance excessives comme on l’a déjà souligné, et beaucoup d’espoirs dans une intégration des changements techniques et sociétaux, en particulier aux deux extrêmes de la vie humaine, l’éducation et l’accompagnement de la vieillesse.
Professeur Joël Ménard
Bibliographie
1. Evidence-Based Medicine Working Group. Evidence-based medicine : a new approach to teaching the practice of medicine. JAMA, 1992, 268 : 2420-2425.
2. Fourrier A, Bégaud B, Alpérovitch A et al. Hepatitis B vaccine and first episodes of central nervous system demyelinating disorders : a comparison between reported and expected number of cases. Br J Clin Pharmacol, 2001, 51 : 489-490.
3. Rocard M. Lettre aux générations futures, en espérant qu’elles nous pardonneront. Entretien avec M. Thépot. Paris, Bayard, 2015.
L’ouvrage s’adresse aux spécialistes en Santé publique, à l’ensemble des professionnels de santé et à tous ceux qui ont en charge les politiques de santé et leur application.
Une centaine d’auteurs, spécialistes référents, ont travaillé sous la coordination de François Bourdillon (Directeur général de l’Agence nationale de santé publique [Santé publique France], Professeur associé à l’université Pierre et Marie Curie), Gilles Brücker (Professeur des Universités en Santé publique, ancien Directeur général de l’Institut de veille sanitaire) et Didier Tabuteau (Conseiller d’État, responsable de la chaire « Santé » de Sciences Po, Professeur associé et co-directeur de l’Institut droit et santé à l’université Paris Descartes).
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